Cyril Sevestre, propriétaire d'Idao de Tillard : "J'espère qu'on n'a pas encore tout vu avec lui !"

"Pouvez-vous nous raconter l'histoire d'Idao de Tillard ?

Je suis allé chez Thierry Duvaldestin pour lui dire que je voulais travailler avec lui. Nous étions aux Ventes d'Arqana à Deauville mais nous n'avons rien ramené ce jour-là. Thierry m'a donc proposé d'aller voir chez Madame Chaunion (NDLR : l'éleveuse d'Idao de Tillard) s'il trouvait quelque chose d'intéressant. Il a vu Idao, il lui a tout de suite tapé dans l’œil. Les échos étaient déjà très bons avant la qualification. Il m'avait dit qu'il semblait être dans le haut du panier. Quand il a débuté, on a vu qu'il s'agissait d'un cheval intéressant.

Idao de Tillard, qu'a-t-il en plus que les autres selon vous ?

Il a un tempérament assez exceptionnel et puis il a une vitesse de plus que les autres. Le coup de jarret qu'il met quand Clément [Duvaldestin] lui demande de démarrer, c'est impressionnant. C'est un cheval qui fait rêver.

En cette semaine du Prix d'Amérique – Legend Race, est-ce que vous avez conversé avec Thierry Duvaldestin ?

Oui, j'ai pris des nouvelles dans la semaine pour savoir si tout allait bien. Thierry m'a dit qu'il n'y avait pas de grain de sable dans la préparation et que tous les feux étaient au vert. Bien sûr, il y a toujours l'inquiétude de rester ferré des antérieurs par rapport aux autres.

Cela fait quoi d'être propriétaire de l'un des favoris du Prix d'Amérique – Legend Race ?

Idao de Tillard, on l'a vu arriver petit à petit au très haut niveau. On n'a jamais tremblé avec lui, cela s'est fait naturellement. On sentait bien qu'il allait en arriver là. Il y a bien sûr de l'émotion de participer au Prix d'Amérique, je n'aurais jamais cru que cela m'arriverait un jour. C'est déjà une victoire pour moi d'être au départ d'une telle course. Ça fait tout drôle, je ressens plus de l'excitation que de la pression. J'espère surtout qu'on va défendre nos chances, sans incident. Être battu en ayant défendu nos chances, ce ne serait pas grave.

On vous connaît finalement très peu dans le milieu des courses. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

J'ai 51 ans, je suis maçon, je sors vraiment du cadre des courses. Cette passion, je l'ai depuis mon adolescence. Mon grand-père adorait les trotteurs. De le voir faire le papier des courses, de voir ses tickets PMU en étant jeune, cela m'a attiré vers ce milieu. Tout part de là. Malheureusement, il n'est plus là aujourd'hui pour voir ce qui m'arrive... J'ai eu une dizaine de chevaux et je pense que je n'aurais pas de chevaux comme Idao de Tillard derrière. J'espère qu'on n'a pas encore tout vu avec lui !"