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Jean-Philippe Raffegeau : " Je regarde droit devant ! "

Interview - La réussite de Jean-Philippe Raffegeau ne passe pas inaperçue cet hiver à Vincennes, et est dans le tempo de l’année 2022. Le professionnel de 36 ans semble avoir trouvé sa ligne de conduite.

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Jean-Philippe, vous avez réalisé en 2022 vos meilleurs scores depuis votre installation, avec 29 victoires pour 842 690 euros de gains. Sur quoi repose ce succès ?

Quand j’ai commencé il y a 13 ans, et même les premières années qui ont suivi, nous n’avions pas de réussite avec les jeunes chevaux. Mais depuis quelque temps, on peut travailler avec ceux qu’on a élevés et même récolter le fruit de cet investissement. La qualité s’est améliorée aussi et on a eu la chance de ne pas être confrontés à de gros soucis de santé. L’expérience que j’ai acquise joue évidemment : je relativise, ne m’apitoie pas et regarde droit devant. Mais il n’y a pas que moi. Toute l’équipe travaille dur et nous pouvons aussi compter sur la confiance que nous accordent les propriétaires et éleveurs.

Comment s’organise votre structure ?

Nous sommes sept : trois à Grosbois et quatre à la campagne, en Mayenne. Mon père, Jean-Yves, et mon épouse, Lucie, s’occupent d’amener les poulinières aux étalons et moi je me consacre aux poulinages. On vit un peu comme des forains, on est toujours sur la route. L’hiver, nos deux filles nous suivent à Grosbois où elles sont scolarisées. C’est la période de l’année où je peux vraiment profiter d’elles : on prend le temps de se balader à cheval et de faire des sorties.

En parlant de l’hiver, la forme et toujours là puisque vos chevaux affichent un taux de 43% de réussite dans les trois premiers à Vincennes …

Et encore, ça s’est calmé depuis janvier ! Nos chevaux sont montés en gains et ont par conséquent eu des engagements moins favorables, donc on les a moins vus. C’est mon troisième hiver à Grosbois, et dès mon installation, c’était un objectif d’y participer. Je pense vraiment que c’est l’endroit où il faut être l’hiver : la majeure partie des courses se disputent à Vincennes et les plus grosses allocations sont là ! Les chevaux moyens peuvent même monter en gamme !

Golden Grace, déjà lauréate de deux épreuves cet hiver, à Vincennes.

Votre collaboration grandissante avec le propriétaire, Thierry Massicot, n’est sans doute pas anodine à cette réussite ?

Tout à fait. J’ai rencontré Thierry grâce à " Riton ", un ami qu’il a en commun avec mes parents. Le feeling est immédiatement passé. Il a commencé par avoir quelques bouts de chevaux et m’a toujours dit qu’il investirait davantage une fois à la retraite. Ce qu’il fait !

Ce samedi, à Vincennes, dans le Prix d’Avignon Gr.III), vous présenterez Jingle Délo, propriété de Thierry Massicot. Dans quel état d’esprit êtes-vous tous les deux ?

Avec Thierry, on ne se monte pas la tête. Il investit, nous de notre côté, nous travaillons. C’est donc une juste récompense d’être au départ d’épreuve comme celle-ci. La dernière sortie de Jingle Délo lui a été bénéfique. Il a eu un vrai combat notamment face à Justin Bold et a même repoussé la dernière vague. Le pensionnaire de Jean-Rémi Delliaux est parvenu à terminer quatrième de la Sulky World Cup 4 ans Finale – Prix Ourasi (Gr.I), dimanche. Et nous retrouverons samedi la protégée de Thierry Duvaldestin, Jeegha Pride, qui risque d’être dure à battre si elle est dans le même état de forme. Mais j’aime beaucoup mon poulain et nous courons ces courses-là pour les gagner ! Le seul point d’interrogation est l’autostart qu’il va découvrir. Je ne l’ai pas testé avant car il peut vite monter en pression, il aura donc l’effet de surprise.  

Revivez la troisième place de Jingle Délo dans le Prix de Ribérac (Gr.III) :

 

 

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